La France, pays de l’excellence viticole fait référence à travers le monde pour son savoir-faire, jusque-là inégalé, la typicité et la diversité de ses terroirs procurant au vin une large palette de sensations et de plaisirs. Deux régions viticoles françaises sont mises à l’honneur parmi les nombreuses autres : le vignoble Bordelais et la Bourgogne viticole. Les vins de ses régions sont connus et reconnus sur la planète comme étant les meilleurs. La majorité des exportations de la filière vins (hors Champagne) en France viennent de ces deux régions viticoles avec plus de 30 % en valeur en 2012 soit près de 2 milliards d’euro à elles seules. Les principaux pays consommateurs de vins français étant le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l’Allemagne, la Belgique et bien entendu la Chine.

Grands noms et bons vins

Nos chers pays consommateurs de vins français font souvent un amalgame entre bon vin et grand nom. A l’international, les consommateurs ont tendance à acheter des noms plutôt que le savoir-faire ou la qualité elle-même du produit. C’est pourquoi on a constaté ces dernières années une large part de l’exportation concentrée sur les vins français très renommés qui sont justement issues des régions de Bordeaux et de Bourgogne. Les prix s’adaptant à l’évolution de la demande, ont littéralement explosés et il est aujourd’hui de plus en plus difficile de se procurer un bon vin de Bordeaux ou de Bourgogne à un prix raisonnable en France. Les étrangers boiraient-ils donc toutes nos pépites vinicoles? Pas sûr ! Un grand nom n’est pas synonyme d’un bon vin. Pour preuve, l’année 2013 n’a pas été très favorable avec les régions de vins de Bordeaux et de Bourgogne. La météo, plus que difficile à certains endroits, a donné des récoltes très amoindries avec des raisins de qualité moyennes voire médiocre. Le meilleur des vinificateurs ne peut lutter contre la nature. Pourtant les vins vont garder leur nom mais pas leur qualité. Certains Domaines ont même fait le choix de ne pas produire de cuvée tellement la qualité du vin produit n’est pas au rendez-vous. Ces Domaines ne sont pas très nombreux et on peut ainsi s’attendre à trouver de belles piquettes dans les rayons. Les impacts météorologiques ne sont pas les seuls à intervenir dans la qualité d’un vin et le nom lui en revanche ne donne aucun gage. Certes, les consommateurs internationaux achètent beaucoup le nom, cependant la qualité du vin se fait attendre tout autant, et les médias vont et ont largement relayé l’information sur la valeur gustative des vins de Bordeaux et de Bourgogne. Une baisse des exportations est à venir dans ses régions.
 

Bordeaux et Bourgogne s’enrhument, la France tombe malade?

Les conditions météo n’étant pas contrôlables et pas totalement contournables, si les prochaines années se ressemblent nous pouvons craindre une baisse massive des exportations de vins français. Ou au contraire voir une opportunité pour les vins des autres régions du vin français, qui sont tout aussi bons que les vins de Bordeaux et de Bourgogne, de se développer. Les interprofessions des autres régions doivent jouer la carte de la communication et lancer des opérations séduction afin de se glisser dans la place laisser par nos « grandes régions« . Le faire avant les autres pays producteurs de vins qui sont eux déjà lancés dans la course ont des atouts de charme, soyons clairs, très attirants. Le secteur vins et spiritueux rapporte énormément à la France via ses exportations, l’Etat doit jouer le jeu également et aider les régions viticoles françaises, les producteurs, négociants ou tout autre professionnel du secteur dans la conquête ou reconquête des marchés étrangers. Pendant des années les régions Bordelaise et Bourguignonne régnaient sur l’exportation des vins français. Le risque majeur est d’emporter les vins français dans leur déclin.