Ces dernières années les vins Bio sont de plus en plus visibles dans les domaines, cavistes, bar à vins et même certains restaurants étoilés. Cet engouement pour le vin Bio est-il un effet de mode ou les mentalités évoluent-elles ? Le Bio n’étant consommé que par une petite partie de la population il y a quelques années, il s’est désormais généralisé voire imposé comme un mode de consommation sain. Les œnophiles avertis étaient plus réticents à déguster du vin bio, longtemps décrié par les « grands amateurs » et associé à une vulgaire vinasse. Aujourd’hui le vignoble Bio est en pleine expansion et son chiffre d’affaires en progression. 

Le monde viticole Bio en mouvement


Jusqu’à il y a peu de temps, le viticulteur produisant du
vin Bio ne pouvait apposer sur sa bouteille qu’une mention « vin produit à partir de raisins issus de l’agriculture biologique ». Cette époque est révolue, puisque la réglementation européenne à mis en place le 1er août 2012 visant à autoriser les vignerons à inscrire « vin biologique » sur les étiquettes. Ce « label » doit bien entendu respecter certains critères de production respectueux de l’environnement, et principalement sur l’utilisation des produits chimiques, pesticides et sulfites (n’hésitez pas à consulter notre dossier Bio pour en savoir plus). Cette évolution non négligeable confère au vin Bio une véritable légitimité, tant sur les méthodes de production que sur la qualité du produit elle-même.

Le
vin Bio est dorénavant encadré, mais ce n’est pas tout ! La surface du vignoble Bio en France à triplé entre 2007 et 2012. En effet, les vignerons convaincus, n’ont pas laissé les médisants les étouffer par leur sarcasme et ont continué à développer les « terres Bio », ralliant à leur cause de plus en plus de viticulteurs. Beaucoup de vignerons n’ont pas le label Bio mais sont « en démarche biologique », on peut donc s’attendre à voir de plus en plus de vins Bio sur nos tables. Il faut ajouter à cela quelques grands Domaines réputés tel celui d’Alfred Tesseron au château Pontet-Canet qui ouvrent la voie du vin Bio pour les « Grands noms » du vin français encore un peu timides (voire très) qui ont du mal a évoquer le vin Bio ou parfois même à l’assumer.

 

Vin Bio : de l’or en bouteille ?


La qualité du
vin Bio n’est plus remise en question, comme pour tout le vin français, il y a du bon et du mauvais vin. Il s’agit plutôt d’une histoire d’image. Certes, le vin Bio français a vu son chiffres d’affaires augmenter de 15% souligne une étude IPSOS-SudVinBio. Pour autant le consommateur n’est pas encore totalement convaincu! On peut trouver du vin Bio dans certains restaurants étoilés, dans des caves spécialisées, chez les producteurs Bio. En revanche les grandes surfaces n’ont pas encore passé le cap de la généralisation du vin Bio dans les rayons et on ne peut trouver généralement que quelques bouteilles, quand on a de la chance, quasiment exclusivement dans les rayons dédiés au Bio et au produits sans gluten. De ce constat découle une autre vérité, l’offre est encore bien supérieure à la demande. Il faut ajouter à cela que bien souvent les prix des vins Bio sont d’une vingtaine de pour cents supérieurs à ceux de vins non Bio de « qualité équivalente ».
 
 
Si les recettes de la filière du vin Bio décollent timidement en France, des opportunités existent à l’étranger et le phénomène prend de l’ampleur. L’exportation de vins au label Bio (AB) marchent très fort notamment aux Etats-Unis et en Chine où les consommateurs sont très attentifs à leur mode de consommation. La filière du vin Bio en France est donc en pleine essor et a de beaux jours devant elle. Comme la plupart des vignerons français, il faut continuer à essayer de s’imposer et balayer l’image encore mal perçue du consommateur, mais le potentiel de développement est encore vaste et le plus dur est certainement derrière eux.