Imaginez-vous au cœur d’un vignoble, bercé par le chant des oiseaux et le bruissement des feuilles. Les bourgeons, promesses d’une récolte abondante, commencent à peine à pointer leur nez. Soudain, la température chute, le vent se lève et le ciel s’assombrit. Le gel, ennemi redouté des vignerons, menace de frapper. Face à ce danger permanent, les vignerons ont développé un des techniques pour protéger leurs vignes, voici ce qu’ils ont mis en place pour l’hiver 2024 !

Le gel : un ennemi invisible dans le vignoble

gel vigne 2024

Le gel, phénomène météorologique redouté des vignerons, survient lorsque la température descend en dessous de 0 °C. À cette température critique, l’eau contenue dans les cellules végétales gèle, provoquant leur rupture et la destruction des tissus. La vigne, particulièrement fragile au printemps quand les bourgeons et les jeunes pousses sont encore tendres, est vulnérable au gel. Ce dernier peut causer des dégâts importants, allant d’une simple perte de production à la destruction totale du vignoble.

Les différents types de gel et leurs impacts sur la vigne

Il existe en réalité deux types de gels et ils vont avoir des effets variés sur la vigne, par conséquent il faut lutter différemment en mettant en place des mesures préventives pour les contourner.

  • Le gel de radiation : il survient par ciel clair et calme, lorsque la chaleur emmagasinée par le sol s’évacue rapidement vers l’atmosphère. Ce type de gel est particulièrement redouté car il peut toucher le vignoble de manière localisée et brutale.
  • Le gel d’advection : il est provoqué lors d’une arrivée d’air froid, souvent accompagnée de vent. Ce type de gel est plus progressif et moins intense que le gel de radiation, mais il peut toucher une zone plus vaste.

Les effets du gel sur la vigne varient en fonction de la température atteinte, de la durée du gel et du stade de développement de la plante. À des températures légèrement négatives, le gel peut provoquer la nécrose des bourgeons, empêchant ainsi la formation des grappes de raisin. En revanche, à des températures plus basses le gel peut toucher les jeunes pousses, les rameaux et même le tronc de la vigne, compromettant la production de l’année et la survie de la plante à long terme.

Il est important pour les vignerons de bien connaitre les conditions météorologiques de la région et de suivre l’évolution de chaque parcelle pour mettre en place les bonnes techniques. Dans tous les cas, renforcer la vigne tout au long de l’année va forcément l’aider à mieux résister lorsque le gel arrive.

Les vignerons face au gel : comment se sont-ils adaptés pendant l’hiver 2024 ?

hiver gel vignoble

Face au gel, ennemi redouté de la vigne, les vignerons ont développé un arsenal de techniques préventives et curatives pour protéger leur précieux vignoble. Il est parfois possible de combiner plusieurs méthodes pour avoir plus de chances de réussir à garder des vignes en bonne santé, mais il faut éviter de s’éparpiller et plutôt se concentrer sur le renfort des plantes pour qu’elles puissent d’elles-mêmes résister facilement à la météo.

L’aspersion d’eau : une pluie salvatrice

Pour lutter contre le gel, les vignerons ont recours à l’aspersion d’eau, une technique qui consiste à arroser la vigne lorsque les températures descendent en dessous de 0 °C. L’eau, en se transformant en glace au contact des bourgeons et jeunes pousses, crée une gaine protectrice qui empêche l’eau contenue dans les cellules végétales de geler. L’eau est généralement maintenue entre 0 °C et 2 °C pour une protection optimale. Cette technique relativement simple et économique permet de protéger efficacement la vigne sur de grandes surfaces.

Le brûlage : une chaleur réconfortante

Pour réchauffer l’air ambiant et lutter contre le gel, les vignerons utilisent le brûlage, une technique qui consiste à brûler du bois, de la paille ou du gaz dans le vignoble. Deux approches principales existent : l’utilisation de foyers mobiles avec du bois et de la paille et les tours à brûler avec du gaz. Malgré son efficacité, le brûlage est une technique coûteuse, polluante et pouvant impacter négativement la biodiversité du vignoble. Elle est donc utilisée en dernier recours.

Bougies et paraffines : une veille nocturne

Pour protéger les bourgeons et jeunes pousses du gel, les vignerons disposent des bougies ou des réchauds à paraffine entre les rangs de vignes et les allument avant l’aube. La combustion dégage de la chaleur et permet de gagner quelques précieux degrés. Cependant, il est crucial de surveiller attentivement les flammes et de respecter les distances de sécurité pour éviter les incendies. De plus, l’utilisation de paraffine peut générer des fumées nocives, il vaut donc mieux choisir des produits de qualité et bien aérer le vignoble.

Les tours à vent : des sentinelles bienveillantes

Pour lutter contre le gel, les tours à vent équipées de grands ventilateurs vont brasser l’air et homogénéiser la température au sein du vignoble pour réduire les zones de froid. Fonctionnant de manière autonome grâce à l’énergie solaire ou éolienne, ces tours offrent une solution efficace et écologique pour protéger de grandes surfaces.

Solutions innovantes : vers le futur de la lutte contre le gel

D’autres techniques peuvent être utilisées pour lutter contre le gel, il n’y a aucun doute, la recherche et l’innovation sont des domaines clés pour la viticulture de demain ! Le choix de la technique la plus adaptée dépend de plusieurs facteurs, tels que la surface du vignoble, la topologie du terrain, le climat local et le budget disponible. Il est important de bien se renseigner et de comparer les différentes options avant de faire son choix. En développant des solutions de lutte contre le gel de plus en plus efficaces et durables, les vignerons pourront mieux protéger leurs vignes et garantir la production de vins de qualité, même dans les conditions climatiques les plus difficiles, ce qui est encore plus courant avec le réchauffement climatique !